Varial attendait à la lisière de la forêt, comme un prédateur qui avait repéré une proie. Sept heure moins une. Derrière lui, des centaines d'hommes attendaient,cachés par les fourets et les arbres. Les Jedi se tenaient un peu plus en avant, juste en lisière, et observaient attentivement la Cité. Encore trente secondes. Alpha, aux côtés de Varial, était un peu tendu. Umbre restait impassible, et elle regardait tantôt sa montre, tantôt la cité. Dix secondes. Les hommes, silencieux, laissaient transparaitre dans leurs yeux un mélange de crainte et d'impatience. Cinq. Quatre. Varial dégaina son sabre et le leva haut au dessus de sa tête. Trois. Les moteurs se mirent en marche: un concert incroyable de cliquetis métalliques, de vrombrissements de moteurs de camion, de moto, de voiture, des coups d'accélération dans un boucan d'enfer. Deux. Une. Varial abaissa son bras d'un coup sec. Instentanément, tous se mirent en marche. Une violente détonnation venant de la Cité se fit entendre, puis une seconde. Ce fut bientôt une série de déflagrations, de gerbes de flammes et d'explosions assourdissantes qui faisaient s'élever des panaches de fumée noir haut dans le ciel au dessus de la Cité. L'immense porte vascilla un peu de toute sa hauteur, puis retomba d'un coup sec dans la plaine, ouvrant un trou béant dans les fortifications. Les soldats hésitèrent une seconde puis accélérèrent de toute la puissance de leurs moteurs. Une centaine de motos, de voitures, de camions et de véhicules hybrides traversait à toute vitesse l'étendue herbeuse. Souvent, il y avait plus de cinq personnes dessus, se tenant comme ils le pouvaient, impatients d'arriver. Varial, sur une moto, était le premier devant. Derrière, les Jedi suivaient et fonçaient à tombeau ouvert, devancés par Alpha et Umbre. Les autres soldats, en armure ou non, s'aggripaient tant bien que mal, les voitures bondissant lorsqu'elles passaient sur des bosses de terre. Encore une centaine de mètres. Tout à coup, venant des hauts remparts de la Cité, une pluie métallique s'abatit sur eux. Une cinquantaine de gardes avaient rejoin en hâte leur poste, et certains n'avaient même pas eu le temps d'enfiler une armure. Ils tiraient à coup de fusil et touchèrent quelques soldats qui tombèrent des véhicules. Un pilote de buggy s'éffondra sur son volant mais par chance, le buggy continua sa course en ralentissant et les soldats descendirent et accoururent vers les remparts. Le pneu d'une voiture éclata et elle partit en tonneau, achevant sa course dans un creux du terrain. Alpha vit à côté de lui un soldat à moto recevoir une balle dans la tête. Il dérapa et s'écroula à terre, pendant que ceux de derrière faisaient ce qu'ils pouvaient pour l'éviter. Devant Alpha, l'Empereur semblait ne pas recevoir de projectiles, ou alors il passait à travers les balles.
Ils arrivèrent à la grande porte et entrèrent dans la Cité. Sur les remparts, quelques soldats essayaient de les arréter, mais ils furent vite neutralisés par les tirs des fusils des soldats en voiture. Quelques véhicules s'arétèrent, leurs occupants décidant de sécuriser le secteur. Ils descendirent et entrèrent dans les batiments. Certains étaient vides, dans d'autres on pouvait entendre quelques coups de feu et bientôt ils prirent le reflexe de lancer une grenade avant d'entrer. Les grenades et les cocktails explosifs, c'était encore ce qu'ils avaient le plus: ils comptaient rapidement prendre un des dépots de munitions et pouvoir continuer d'utiliser leurs armes. Sinon, ils devraient finir le travail à coup d'épées et de couteaux, mais ils étaient prêts à le faire pour remporter la victoire.
Le cortège de véhicules emprunta la rue principale. Selon les plans, elle débouchait sur une grande place où se trouvait, au coeur de la Cité, la plus haute tour: le bureau de commandement du Seigneur de la Cité. A chaque carrefour, quelques engins bifurquaient pour assurer le paté de maison et prendre quelques batiments. Rapidement, une vingtaine de véhicules restants arrivèrent sur la Place Centrale. Ils s'arétèrent et regardèrent les luniens qui s'aprétaient à faire feu, parfaitement alignés, un genoux à terre, en travers de la place. Ils semblaient parfaitement décidés à protéger la Tour et étaient prêts à se sacrifier pour cela. Dans les rues derrière lui, Varial pouvait entendre les combats faire rage. Il semblait qu'une petite résistance lunienne était finalement à prévoir.
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